lundi 7 juin 2010

Un souhait : survivre


De retour sur Xoth Sarandi avec de grands projets d’ouverture de centre commercial, nous retrouvâmes le paladin, de retour après être parti quémander un nouveau cure-dent magique et autre slip + 4, nous eûmes la surprise de le trouver plus qu’accompagné : il avait ramené des groupies ! Vraiment les humains avaient des goûts pourraves…

L’entouraient donc, tels des fans de Lorie à ses premiers concerts, quelques hommes d’armes, prêtres avec des tronches de lèche-boules telles que je n’en avais jamais vu. De chouettes faces de cul (de cul-béni en plus !) qui s’avéraient d’un chiant qui devrait être interdit par la loi, mais que nous n’aurions, vraisemblablement à supporter que sur un champ de bataille, ouf !
Un peu en retrait se trouvait un étranger dégageant un je-ne-sais-quoi d’emblée qui vous soufflait qu’il était d’un tout autre acabit. Tout de cuir et de mailles vêtu, le Rôdeur présent devant nous paraissait étrangement familier à mes compagnons… Leurs soupçons s’avérèrent fondés lorsque ce dernier se présenta : Veldin était en fait le Dragon de Cuivre qu’ils avaient soigné il y a quelque temps, retrouvé sérieusement blessé sur une plage lointaine, et qui nous avait déjà aidé à ramener le village d’Astercote à destination. Il avait (à mon grand dégoût) accepté d’être le destrier d’Edwin ! Me retenant de vomir, je compris également qu’il avait fait cela pour avoir une chance de se venger du Dragon Noir qui avait jadis décimé les siens. C’était tout de même selon moi un sacré manque de dignité (surtout de la part d’un Grand Ver) mais nous n’allions pas cracher sur un peu de renfort vu nos échecs récents.

Comme si cela ne suffisait pas à me déclencher des haut-le-cœur, Palouf nous apprit enfin qu’il avait fait une demande en mariage auprès de la princesse de Caldraza… Et cette gourdasse avait accepté ! Je comprenais soudain pourquoi ma vie à la surface avait été si compliquée jusqu’alors : si la dégaine du paladin était celle qui s’attirait la popularité et l’admiration, comme qui dirait je ne correspondais pas aux critères…

Une pensée me glaça soudain d’effroi : le domaine que nous possédions avec le groupe dans les marais était sur les terres caldrazanes ! Je voyais déjà Robocop me demander de lui prêter allégeance… Cela m’était inconcevable, plutôt finir dans l’estomac d’un Dridder ! Diplomatiquement, je m’empressais de lui dire que je lui cédais les parts de notre fief en gage de cadeau de mariage…
Je ne pensais pas qu’il fût dupe de mes intentions véritables (à savoir, avoir la PAIX ^^), mais un tel présent en public (preuve de loyauté et grand sacrifice personnel, en tout cas officiellement, même si je ne lui rendais en vérité que ce qui lui appartenait déjà de droit royal!) impressionna grandement les quelques diplomates du Conseil présents… Nul doute que je saurais en tirer parti un jour ou l’autre…

Bzzzz Flash people : le paladin, champion d’Ombel Edwin, Seigneur des Terres Immergées de Caldraza, héros de la bataille d’Underdell comme précisé sur cette petite brochure que vous pouvez acquérir pour la somme de 10 pièces d’or, a fait savoir que sa demande de mariage auprès de sa suzeraine, Josette de Caldraza, avait été accepté! Celui-ci a d’ores et déjà été nommé commandant en chef des armées caldrazanes ! Sire Deren lui offre en cadeau ses propres droits sur leur Seigneurie ! Le banquet du mariage se tiendra au Mc Donald’s © de Somain dans un futur proche ! Pour les cadeaux, pièces d’or, dons d’objets magiques et tickets restaurants acceptés (ainsi que coupons de réduction sur les Menu Best Of). Jean-Paul Gautier s’est déjà déclaré intéressé à l’idée de concevoir les vêtements nuptiaux !
Plus à l’ouest, Céline Dion annonce qu’elle est enceinte de jumeaux ! Depuis le temps qu’elle attendait d’avoir un nouveau Polichinelle dans l’tiroir, elle en a deux pour le prix d’un !
Et pendant ce temps, à Vera Cruz… Bzzzz


Il ne nous fallait cependant pas oublier notre mission (parce que les séquences Paris-Match ça va deux secondes hein…) et surtout décider de la prochaine étape… Mes compagnons étaient particulièrement revanchards et n’avaient toujours pas digéré notre fuite pitoyable de la Couronne de Glace, et beaucoup tenaient à caresser les gencives de Bastirak avec des objets plus ou moins contondants ou tranchants. Quant à moi disposer du trésor d’un mage puissant me semblait une perspective plutôt sympa (plus qu’assister à un mariage royal en tout cas), aussi nous nous préparâmes à une infiltration périlleuse... et glaciale.

Les aventures de Captain Igloo dans le Frigo Maléfique, deuxième !

Notre téléportation nous amena devant la seconde porte du tunnel, laquelle était vraisemblablement piégée. En effet, une inspection rapide révéla de nombreux dispositifs de sécurité : un glyphe d’alarme, un piège magique, un autre mécanique, un verrou… Du travail d’amateur toutefois. L’ami dragon effaça le symbole d’alarme, l’elfe dissipa le piège magique tandis que je désactivai l’autre et crochetai la serrure. En ouvrant la lourde porte d’adamantium, je pris une derrière fois la précaution de vérifier si je détectais quelque chose de suspect et bien m’en pris. Un ultime mécanisme d’alarme s’apprêtait à informer les habitants de la Tour de l’ouverture de la porte. J’en vins une nouvelle fois facilement à bout.
Nous nous rendîmes volants et invisibles mais le golem était entouré d’une aura d’antimagie qui révèlerait notre présence si nous approchions de la porte. Veldin proposa alors de générer une ouverture dans la glace mais sa magie ne fonctionnait pas sur une structure de glace. L’elfe eut alors l’idée subtile de désintégrer le mur pour pouvoir entrer, ce qui fut fait sans bruit grâce à une Zone de Silence.
Nous gagnâmes rapidement l’étage où le paysage avait bien changé : tout était désormais gelé, comme abandonné. Seule l’Hydre restait présente. Nous nous occuperions de son cas après avoir réglé son compte à Bastirak… La chambre de la sœur du mage (un nom qui finit en ‘ak’ aussi, mettons Anorak ou Goldorak) était elle aussi vide… Je décelai néanmoins une présence, un mouvement furtif… Je ne cherchai pas à en savoir plus et rejoignis mes compagnons qui cherchaient une solution à la condamnation de la rampe de glace. Encore une fois, la désintégration fut la solution retenue… J’avais parfois l’impression de faire équipe avec l’Agence Tous Risques avec Regdar en Barracuda, Edwin en Hannibal Smith, votre serviteur en Futé (sisi 25 en INT ^^) et l’elfe en Looping (je ne me rappelais plus du nom de la cruche qui les aidait mais je doutais que Dinafaë tint à assumer ce pôle) … enfin passons.

La salle aux miroirs elle aussi avait changé de bouquet satellite, les lieux scrutés étaient différents de la dernière fois… Parmi eux, le Conclave ! Potentiellement Bastirak était donc informé, sinon de notre présence (nous étions protégés par des sorts d’antiscrutation) en tout cas de nos allers-venues… Pratique d’avoir la téloche quand même !

Je vérifiai, prêt à prendre mes jambes à mon cou au moindre indice, que le blob argenté (de son petit nom Pudding Deluxe) n’était plus là, le cœur battant… Je fus soulagé de constater qu’il n’en était rien. Ce fut probablement ce moment d’inattention qui ne me fit pas remarquer une nouvelle glyphe se trouvant dans le tunnel où nous nous tenions désormais, tunnel dont les parois étaient couvertes de nouveaux miroirs…

A mi-chemin je perdis soudainement ma capacité de vol et mon invisibilité, tombant au sol où je roulai sans dommage. J’eus à peine le temps de lever les yeux de plonger vers l’arrière que l’ami Flamby tombait des miroirs. Acculé (oui je l’ai bien écrit), je ne fus pas assez vif pour éviter qu’il m’attrape et m’absorbe avant même que mes compagnons ne réagissent…
Je fis un bilan rapide de ma situation alors que les sucs gastriques du Marshmallow géant commençaient à entrer en action :
- La zone d’antimagie que j’avais activée par mégarde rendait la quasi-totalité de mes sorts inefficaces, ainsi que ceux que pourraient me lancer mes camarades pour m'aider
- Il faudrait un certain temps avant que le barbare, décidé à me secourir, ne se sépare de tout son cher matériel pour me tirer de ce mauvais pas,
- Si je pouvais résister quelques instants à l’acide qui commençait à ronger mes chairs, il n’en allait sans doute pas de même pour mes objets qui seraient très vite réduits à néant…

Bref c’était pas la fête, et je pouvais presque déjà lire mon épitaphe : « On n’a même pas retrouvé de quoi l’enterrer/ Si ce n’est un truc ressemblant à de l’engrais ». J’étais mort, aussi sûr que Cindy Sanders était morte artistiquement (si tant est qu’elle ait jamais vécu sur ce point)… A moins que…

Je me rappelai l’Anneau de Souhait que Dark Maria m’avait confié en remerciement de mon aide pour retrouver (et occire) son père… J’avais effectivement gardé ce puissant objet pour une situation telle que maintenant : les portes de l’Enfer s’ouvrant déjà en grand pour m’accueillir, avec la promesse de devoir passer l’Eternité à devoir écouter du Nana Mouskouri, ou pire. Je fermai les yeux en souhaitant très fort n’avoir pas encore mis les pieds dans ce maudit tunnel…
Tout d’abord mon vœu n’avait pas semblé avoir le moindre effet : je sentais mon corps continuer d’être rongé de toute part… Soudain l’espace d’un instant, le temps-lui même parut comme hésiter, les mouvements de mes compagnons, que je voyais au travers de la paroi du blob, se ralentirent pour se figer totalement. Puis, dans un effet presque comique, ils parurent faire machine arrière… Ma douleur quant à elle s’estompait. Je me sentais presque aspiré… au dehors du blob mais également temporellement tandis que ce dernier remontait vers le plafond… je reculai sans contrôler mes mouvements jusqu’à l’entrée du tunnel… Rejoignant mes compagnons tandis qu’ils me dévisageaient, sans se rendre compte que je venais de remonter le temps. Ils semblaient surpris de me voir marquer une pause… Alors que je venais d’échapper à la mort sans qu’ils sachent y avoir assisté !

Je leur expliquai la situation et à voir la mâchoire de l’elfe manquer de se décrocher de stupeur, cela produit son petit effet !

Revenant dans le tunnel je distinguai cette fois sans peine le glyphe activant la zone d’antimagie que je pris un grand plaisir à désactiver, accordant un regard reconnaissant à l’anneau désormais inactif qui ornait mon index gauche.
Mes compagnons et moi parvinrent au bout du tunnel sans encombre. Barbapapa attendrait encore son déjeuner !

Néanmoins les ennuis n’étaient pas finis pour autant : nous venions d’arriver dans une vaste salle percée de nombreuses issues quand nous vîmes quatre gigantesques ombres se ruant vers nous, guidées par notre énergie vitale… Nous nous rappelions qu’un seul d’entre eux avait il y a peu suffi pour nous mettre en péril. Il était temps de constater les progrès effectués…

Cela s’annonçait bien mal car l’elfe, la prêtresse et le barbare semblaient affaiblis rien que par la présence de nos ennemis… Genre la gerbouse quoi, Dinafaë acquit bien vite la jolie couleur vert caca d’oie étant habituellement l’apanage de l’épiderme de notre ami demi-orque. De plus les ombres frappaient fort, très fort et affaiblissaient ceux qu’ils touchaient de leurs griffes de ténèbres…
La première lueur d’espoir vint de l’elfe (non non je ne plaisante pas !) qui tenta de désintégrer un de nos assaillants : sa rafale mystique déferla vers sa cible avec la vitesse d’un escargot au galop, en un rayon létal d’une jolie couleur rose fuschsia qui fit sourire l’ombre visée… Celle-ci s’apprêtait à la balayer d’un revers quand son téléphone sonna (apparemment il s’agissait de sa femme l’appelant pour qu’il n’oublie pas d’acheter une baguette en revenant du travail). Il commit la terrible erreur de décrocher, oubliant la rafale mortelle qui l’atteignit avec un petit bruit de pet mesquin. Dans un hurlement de frustration et de vexation l’ombre fut instantanément dissoute.

Ses trois congénères étaient partagés entre le dépit et l’envie de chambrer leur camarade qui venait de se faire owner, mais ils s’en abstinrent par respect pour la famille. Et puis nous aussi on était là, bordel… Le combat continua et je partis courageusement aider Regdar contre son seul adversaire restant (par "courageusement", comprendre « blindé de sorts et attaquant par derrière », que j’achevai traîtreusement sous le cri de rage exaspéré du barbare. A six contre deux le rapport de force n’était plus le même et nos deux derniers ennemis démoralisés comme des supporters de l’Equipe de France de foot après la défaite 0-1 contre la Chine tombèrent bientôt sous nos coups conjugués.

Nous avions désormais le champ libre pour explorer les tunnels ou remonter se faire des PX sur une hydre…

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