mercredi 22 septembre 2010

Des Dragons et des noms (imprononçables)


-Deren-

Notre retour à Xoth Sarandi suscita une grande excitation de la part du Conclave : en ramenant le trône de feu Noctulus (enfin feu feu Noctulus puisqu'il était techniquement déjà mort) nous avions enfin une quantité suffisante de Tenebrum pour leur permettre de concevoir une arme anti-Darkspears!
Il ne leur faudrait que quelques jours pour la mettre au point...

En attendant, chacun d'entre nous employa une partie de son temps à vaquer à ses occupations favorites :
- Regdar à fabriquer des bombes et à boire (et à...)
- Edwin à lustrer son armure et à prendre des cours de danse de salon pour son mariage
- Dinafaë à tenter d'entrer en contact avec sa déesse, mais elle tomba chaque fois sur le répondeur semble-t-il...
- l'Elfe... il avait disparu sitôt revenu à Xoth Sarandi, nous supposâmes qu'il était parti vider sa(ses) bourse(s)
- Quant à moi je ne chômais pas, tentant de trouver un moyen de chevaucher un cauchemar sans me brûler le fondement, étudiant les arcanes tout en me tenant au courant des rumeurs provenant du champ de bataille devant Crom Kalamar...
Le prophète des Drows (commandant en chef des armées), que l'on appellera Pacorabann, avait notamment été aperçu, ainsi que Bastirak et ses acolytes drows, dont le guerrier à la faux (qui sera lui appelé : "Drohalafo").

Les ingénieurs du Conclave, de leur côté, étaient à l'oeuvre pour apprendre à se servir de notre specimen de Mecharaignée (oui c'est moi aussi qui ai trouvé ce nom-là) ou mettre au point des techniques pour les combattre.

Enfin, à mon immense joie, le splendide bouclier des Terres Topazes que j'avais commandé était finalement arrivé, et mon armure de Starborn était elle aussi prête...
Dans mon équipement flambant neuf je me sentais presque indestructible (presque...), et pour tout dire j'avais hâte d'en découdre!
Ainsi, quand revint sur le tapis le sujet du Dragon d'Argent prisonnier je me montrai plus qu'enthousiaste (d'autant qu'en général, Dragon signifiait trésor!)

Notre équipe de choc se téléporta donc dans la Vallée des Dragons, à quelques dizaines de lieues du mont... Durak je crois (décidément, les noms et moi...)?
Les verdoyantes collines s'étendant autour de nous cédèrent bien vite la place à un paysage plus rocailleux, tandis que j'entamai ma traditionnelle phase d'exploration...
Celle-ci tourna court car bien vite une forme ailée me repéra avec une précision presque surnaturelle...
Tandis qu'un Dragon Rouge de belle taille fondait sur moi je me téléportai "courageusement" vers mes camarades, une boule d'angoisse à l'estomac (l'effet Dragon... une chance que je n'aie pas été tétanisé par la peur!)

Je me sentais nettement plus serein en groupe! D'ailleurs nous eûmes tôt fait de venir à bout de l'imposant reptile, notamment grâce à de nombreuses protections contre le feu. Il était toujours agréable de constater nos progrès... Six mois plus tôt, cette créature nous eut probablement décimés sans coup férir!
Mais nous n'eûmes pas vraiment le temps de nous congratuler car bientôt Edwin détecta les auras maléfiques de six nouveaux Dragons...

Courageux mais pas téméraires nous optâmes pour un enfouissement dans le sol, l'escadron mortel passant à plusieurs reprises au dessus de notre position...

Le calme revint finalement mais nous eûmes le réflexe de vérifier qu'aucune présence n'était plus à proximité... Grand bien nous prit car l'un d'eux était resté posté près de notre cache!
Ainsi préparés nous pûmes fondre sur lui. Il eut à peine le temps de souffler (aux sens propre et enflammé du terme) qu'il tombait à son tour, les assauts conjugués du Barbare, du Paladin et de votre serviteur faisant merveille.

Je dépeçais les deux cadavres en songeant au profit toujours appréciable procurés par la vente de protections en peau de dragon...

Il nous restait néanmoins une longue distance à parcourir pour arriver au Pic. Pour accélérer la cadence nous acceptâmes l'idée de Dinafaë qui semblait absolument tenir à nous transformer en formes vaporeuses... la détection du mal d'Edwin nous permettrait, elle, de nous tenir à distance de ces affectueuses bébêtes.
Il sentit notamment le passage du grand Dragon Rouge (qu'on appelera Léon), parti à la suite d'un cri d'alerte d'un de ses acolytes et à côté duquel nos précédents adversaires étaient aussi impressionnants que la poitrine de Jane Birkin face à celle de Pamela Anderson.

Nous parvînmes après quelque temps au pied du pic. Consultant mon grimoire, je décidai de tenter un sort de Communication à distance avec la Dragonne d'Argent (dont je ne connaissais que le nom, qui sera pour l'occasion Georgette). Ce sort étant éprouvant, je faisais au plus court:
"Wesh gross bien ou bien? ns c les starborns tkt on vi1 t pécho t où lol, ta pa 1000000po mdr" (en fait c'étaient les mots qui étaient comptés, non les lettres, mais tant pis).
Ce à quoi elle me répondit que mon langage était navrant, que la jeunesse ne savait plus parler correctement, et accessoirement qu'elle était au coeur de la montagne, laquelle était en fait un volcan en éruption.

Nous nous enfonçâmes dans le flan de la montagne, progressant sans peine dans les couloirs trop étroits pour les reptiles, la température montant au fur et à mesure de notre descente (joli paradoxe).
L'un d'eux (tunnel, pas paradoxe) déboucha enfin dans une salle aux proportions titanesques, au fond de laquelle on pouvait distinguer quantité d'or reflétant faiblement les coulées de lave proches.

Alors que nous nous approchions, le trésor nous apparaissait de plus en plus mirifique... De ma vie entière je n'avais jamais vu autant de richesses concentrées en un même endroit. Et dire qu'elles étaient laissées sans surveillance!
J'aurais donné cher pour voir la lueur qui devait briller dans mon regard en cet instant...

Néanmoins je n'en perdais pas toute prudence et je vérifiai la présence d'un éventuel système de sécurité... Je ne fus pas déçu : après fouille minutieuse je décomptai plus d'une cinquantaine de sorts d'alarme et autant de glyphes de garde! De quoi réduire en charpie n'importe quel intrus, fût-ce un Dragon, ce qui était sans doute le but avoué. Autant dire qu'il m'aurait fallu des jours, voire des semaines pour tout désamorcer/dissiper!
Notre chemin était complètement barré, sans que nous ayons décelé la moindre trace de la prisonnière...

Je parvins à identifier une zone "sûre" au milieu de tous ces dispositifs, permettant de continuer notre progression. Je nous y téléportai sans attendre.
Nous étions désormais entourés de montagnes d'or, et pouvions enfin voir le fond de la pièce... Et la cage qu'elle recelait!

Dans cette cage, une femme à la beauté renversante se tenait, mains menottées, entièrement nue. J'en aurais presque oublié le trésor... Enfin deux secondes quoi.
Elle tenta de nous parler mais aucun son ne nous parvenait. Une identification magique nous apprit que la cage empêchait toute magie d'être lancée de l'intérieur comme de l'extérieur. Elle se trouvait de plus au milieu d'un sort de Zone de Silence, ce qui expliquait le mutisme de la captive. J'essayai tant bien que mal de lire sur ses lèvres, mais elle s'exprimait manifestement en draconique, langue qui m'était inconnue.

Je tentai de résoudre ce problème en dissipant la zone de silence, malgré de maigres chances de succès en raison de la puissance de son lanceur...
A ma grande satisfaction, j'y parvins toutefois!

D'une voix cristalline, Georgette (oui ça casse un peu le charme) murmura un mot en draconique qui phonétiquement s'approchait de "Grph'tkl'rrrt" (ça ressemblait vachement à du flamand en fait).
Instantanément toutes les alarmes et tous les glyphes disparurent.

Ce qui signifiait qu'on pouvait approcher de la dragonne (osef) mais surtout que LE TRESOR ETAIT DESORMAIS SANS PROTECTION!!!

Tâchant de maîtriser l'aubergine qui se manifestait dans mon pantalon, je dévorai des yeux toutes les merveilles qui semblaient m'appeler : des épées à la garde ouvragée d'or, des calices incrustés de rubis, des cascades de joyaux... En cet instant de parfaite félicité (pour un voleur, s'entend), j'étais en état de grâce et mon oeil jaugeait à une vitesse dont je ne l'aurais pas cru capable tous les merveilleux objets devant moi (ah le 20 sur le dé qui fait plaisir). Mentalement je les classai par ordre décroissant de valeur et de puissance, et dans la foulée je commençai à remplir mon puits de poche en suivant ce classement.

Mes compagnons durent m'arrêter (il leur fallut s'y mettre à trois, il parait que je beuglais "GAVAAAAAGE!!!" depuis dix minutes sans discontinuer) pour me rappeler que nous avions toujours le problème de la bonnasse prisonnière.

Dinafaë avait tenté de forcer les barreaux de la cage grâce à son don de Starborn (et ses séances de muscu), mais pour la première fois, même cela n'avait pas suffi...
La force inutile, la magie inopérante, la clé de la cage qui, selon Georgette, était en permanence portée par son gardien... L'équation semblait insoluble.

Si mes compétences de crochetage ne purent venir à bout de la serrure, elles m'indiquèrent néanmoins que cela tenait au fait que le verrou ne contenait aucun mécanisme à proprement parler : il ne s'ouvrirait que sur un mot de commande ou l'insertion d'un élément bien particulier... un objet? une substance peut-être? Je n'étais pas assez calé en Alchimie pour le déterminer précisément.

Nous essayâmes un peu tout ce qui nous passait par la tête : des pièces d'or, des lames de couteau, de l'huile de vidange de golem mécanique, du saucisson sec, du liquide vaisselle, de l'urine de sphinx (mais pourquoi avais-je cela dans mon sac?), rien n'y faisait, et le temps jouait contre nous : le Dragon Rouge ne tarderait sans doute plus à revenir.

Fut-je à ce moment inspiré ou simplement poussé par le désespoir? je ne saurais le dire, pourtant j'eus soudain l'idée d'utiliser la peau des Dragons fraîchement récupérée pour en extraire du sang afin de l'appliquer sur la serrure.

Quelle ne fut pas ma surprise (et mon immense, immense, immense fierté!) de voir le verrou s'ouvrir dans un cliquetis presque magique!

Le même traitement permit d'ouvrir les menottes, libérant enfin Georgette qui, après nous avoir remercié (je notai dans un coin de ma tête que je saurais lui rappeler sa dette au moment opportun) et avoir été complètement guérie par Dinafaë, reprit alors sa forme draconique. Elle était tout simplement gigantesque, impressionnante, stupéfiante, à en couper le souffle.

Lorsqu'elle s'ébroua les ailes dans un rugissement de joie et de rage mélangés, signifiant qu'elle avait hâte d'en découdre, nous eûmes tous envie de plaindre son futur adversaire (fût-ce un Grand Ver Rouge) et fûmes soulagés à l'idée d'être de son côté, et non contre elle...

Un combat épique allait avoir lieu, et nous y allions y prendre part!

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