jeudi 16 janvier 2014

Bas les masques !



(heureusement que cette quête est bientôt finie, parce que pour les jeux de mots…)
En possession de tous les éléments nécessaires, nous n'avions plus désormais qu'à nous rendre au temple pour trouver le fameux trésor.

Cela nécessitait toutefois un minimum de préparation, ce qui souleva des questions aussi cruciales que :
  • "Dois-je prendre un kit d'escalade complet ou juste des crampons ?"
  • "Une corde elfique est-elle bien mieux qu'une corde normale ?"
  • "Est-ce qu'on loue un bateau seul ou le pêcheur avec ?"

Pendant ce temps, j'étais parti faire du rien : combattre des vampires imaginaires avec mes Renvois des Morts-Vivants, tenter de démêler ma crinière avec une baguette de sourcier…

Quand tout fut enfin prêt, nous nous rendîmes en navire jusqu'à la grotte indiquée par la carte (d'où les crampons d'escalade...).

L'entrée était plutôt facile à trouver, même si le couloir creusé dans la roche sombre était peu engageant.
Le Roublard ouvrait naturellement la marche, cherchant des pièges, suivi de près par Turuuk, hache dégainée, puis d'Andaril ; j'assurais pour ma part les arrières du groupe.

Lorsque nous rencontrâmes le premier embranchement, nous nous décidâmes pour le tunnel de gauche… Pour un résultat sans équivoque : au bout de quelques mètres des points métalliques constellaient nos postérieurs, nous amochant pas mal au passage (au temps pour la Détection des Pièges, hein !).
Ca commençait bien : 30 mètres de marche et nous étions en piteux état !

Devant moi, j'entendis la petite voix du mage murmurer :
"Euh… compagnons ?
Vous allez rire… je crois que je viens de me souvenir d'une information qui pourrait s'avérer utile…
Le masque… il est censé servir de clé pour progresser dans ce qui est sans doute un labyrinthe. Et si on tombe sur un piège, c'est que nous sommes sur le mauvais chemin !"

Après que nous autres "compagnons" lui eûmes chacun collé un pain pour ce léger "oubli", le Roublard et le Mage (les deux futés du groupe) étudièrent le masque pour déceler une logique à appliquer…
Chacun avait sa propre théorie qui se défendait, aussi nous optâmes pour tenter celle d'Andaril, puis de basculer sur l'autre si celle-ci échouait.

Grand bien nous prit, car après de nombreux détours nous étions sortis du dédale, faisant face à un mur devant lequel une lourde statue semblait bloquer le passage, une lointaine mélopée résonnant sur les parois de la pièce.
Autant on pouvait craindre d'échouer dans les énigmes, autant avec une brutasse comme l'Orogue avec nous j'étais plutôt serein : si ça se déplaçait, il saurait le faire.
Et effectivement, après quelques efforts, la voie était dégagée ! Les chants se faisaient de fait plus net, preuve s'il en était que nous allions dans la bonne direction.

Quelques dizaines de mètres plus loin, le couloir débouchait sur un promontoire rocheux, duquel la vue nous stupéfia : des centaines d'humanoïdes, tous en robes spécifiques d'adeptes d'un culte, psalmodiant de sombres prières devant la plus grande pieuvre que j'aie jamais vue.
Bon ok, c'était la première que je voyais, n'empêche qu'à ma connaissance le modèle de base n'était pas si grand que cela. A bien y réfléchir, c'était sans doute cela le "trésor" de ce temple, vision très symbolique des choses.
Oh, et, juste pour préciser, ça puait le mal à plein nez. Si le crâne de Gruumsh m'avait filé la migraine, cette fois-ci je n'étais pas loin du haut-le-cœur… Turuuk aurait presque été d'avis d'aller fendre quelques crânes, mais quelle que soit notre valeur, à quatre contre plus de cent (et une pieuvre géante) nous n'avions absolument aucune chance, et une attaque suicide, en ce qui me concernait n'était probablement pas la manière la plus efficiente d'œuvrer pour Mumbasa sur cette terre.

Nous rebroussâmes donc chemin discrètement, replaçant même la statue pour couvrir notre retraite.
Regagnant notre embarcation, nous eûmes tout le temps de notre traversée pour penser à la manière d'agir ensuite et, une fois après avoir remis pied à terre nous fîmes le tour des temples du Bien et de la Loi de la Grand-Boueville pour les avertir du danger latent qui se tenait non loin d'eux.

D'aucuns pourraient penser que cette aventure ne nous rapporta rien. Pourtant, en allant me coucher ce soir-là, je sentais une force nouvelle en moi, un nouvel élan.

Je remerciai Mumbasa pour m'avoir montré le chemin et m'endormis, impatient de découvrir ce que les lendemains me réservaient.

lundi 13 janvier 2014

Au bal, au bal masqué ohé ohé...


"Bon Cendre, faut qu'on t'explique : apparemment tu as fait une intoxication alimentaire - sans doute du lait de chèvre avarié - ou un truc du genre…
Résultat on t'a gavé de potions qui t'ont gazé pendant quelques temps, et on t'a traîné alors que t'étais dans le coaltar…"

Ah tiens, c'était donc ça.
Parce qu'aux dernières nouvelles, j'étais dans une auberge en train de maugréer quelques sombres remarques envers la race Orque, souhaitant notamment à certains de ses membres d'avoir une progéniture ressemblant à des elfes, en moins viril, si c'était chose possible.

Et là je me retrouvais, ma nouvelle hache à la main, dans une maison de Grand-Boueville qui ne me rappelait rien située au bord d'une falaise, en compagnie de Turuuk et d'un Semi-Homme inconnu… Et l'ambiance ne semblait pas à un concours de la plus jolie moustache (de toute façon, j'aurais gagné, c'était évident) mais bien à la baston, même si j'ignorais bien pourquoi.

Mon pote des cavernes me briefa rapidement : nous devions défendre le nabot et une certaine clé qu'il avait placée dans un coffre de la pièce des assauts de… euh, de quelqu'un qui la voulait, probablement.

Nos amis elfes, quant à eux, étaient partis tenter de subtiliser un masque constituant un élément d'un puzzle qui, avec la clé et une carte, devaient permettre de mettre la main sur un trésor. Ils nous auraient bien emmenés avec eux mais ils avaient dû se déguiser en membre d'un culte nébuleux et doutaient (à juste titre sans doute) de la capacité de l'Orogue et de moi-même à passer inaperçus…

Bref, si ça chauffait ici, il n'y avait que Turuuk et moi.

Ce qui ne tarda d'ailleurs pas à arriver ; cela commença par des bruits à l'étage, dont nous avions verrouillé l'accès ainsi que celui de la porte d'entrée en les bloquant avec diverses pièces de mobilier.

Les deux portes volèrent en éclat à quelques secondes d'intervalle, déversant des Humains qui n'étaient manifestement pas là pour nous vendre des tickets de tombolas.

D'ailleurs, ils auraient été bien nombreux pour cela… Qu'à cela ne tienne, si nombre il y avait, il s'agissait de le réduire. Pif, un petit coup de hache bien placé vers un des assaillants qui passait la porte défoncée, un de moins. Une violente douleur me déchira le flanc, et j'en découvrais un autre qui était parvenu à se faufiler derrière moi, probablement à l'aide d'une potion d'Invisibilité.
Paf, je lui enfonçai ma lame dans la margoulette histoire de lui manifester dans un langage universel mon désaccord. Y'a pas à dire, les langues c'est une chose, mais la châtaigne, tout le monde comprend !
Tournant la tête, j'aperçus Turuuk entouré de quatre assaillants et qui, chose curieuse… était assis, l'air hébété. Mais je n'eus pas le loisir de lui expliquer que le moment était mal choisi car déjà mon inattention me valait une nouvelle blessure… ce qui eut pour effet principal de m'agacer prodigieusement.

Il faut dire que les gens de ma race sont un peu comme ça : quand on nous taquine un peu trop (comprendre : quand on nous blesse physiquement), on a tendance à voir rouge et à cogner encore plus fort (et cela active également une faculté de régénération légère, ce qui s'avère plutôt pratique).
Pouf, le premier bénéficiaire fut mon dernier adversaire direct à qui, tel un Maxwell Qualité Filtre de la mandale, un seul coup suffit également.

Me retournant, je vis un prêtre qui venait d'essayer de nous endormir Turuuk et moi, réussissant auprès de mon compagnon. C'était donc lui le lanceur des sorts précédents ! En ce qui me concerne, c'est moi qui l'envoyai vers un sommeil… définitif.

Mon comparse Orogue s'étant déjà débarrassé d'un guerrier entre deux sittings/dodos, il ne restait plus que trois hommes de main dont nous nous débarrassâmes relativement aisément (on peut comprendre que le décès prématuré de leurs comparses ait eu tendance à leur miner le moral).

Résultat des courses, la pièce était sans dessus-dessous mais ça faisait un joli 8-0 pour notre duo, véritable score de baby-foot.

Peu de temps après nos amis Elfes revinrent (pas plus choqués que cela par les huit cadavres que nous nous apprêtions à balancer par-dessus la falaise), leur part de mission remplie également : nous disposions désormais de deux des trois éléments pour partir vers le trésor !
Ca commençait à sentir bon !

Le lendemain, alors que nous étions en train de panser nos blessures, on tenta de toquer à la porte mais celle-ci ayant été quasiment désintégrée…
Un mage se tenait dans l'embrasure, manifestement escorté de mercenaires semblant un peu plus coriaces que nos agresseurs de la veille.
Aussi étrange que cela pouvait paraître, il était au courant de nos "possessions" et souhaitait faire équipe avec nous, déclarant posséder la carte qui nous manquait… Et pour cela il ne demandait "que" 50% du trésor.
Ah quand même ! Nous tentâmes plusieurs négociations qui ne furent pas sans rappeler une scène des Bronzés, tout d'abord à 80/20 (après tout, il n'avait pas besoin d'escorte…), puis à deux tiers-un tiers, puis 60/40…
Non seulement il ne céda pas, mais ce charmant personnage menaça de nous dénoncer à la milice si nous n'acceptions pas ses conditions…
L'énergumène avait sans doute un peu de sang orque dans les veines, moi je dis ça je dis rien.
Par contre, le nôtre, d'Orque (ou assimilé) sembla peu goûter ces menaces (comprendre par là "il avait méchamment envie de lui défoncer sa race") le menaçant à son tour, même notre Roublard semblait prêt à dégainer…
L'ambiance, déjà électrique, dégénéra au moment précis où Andaril lança un sort de Sommeil qui, s'il ne fonctionna pas sur les intéressés, parvint à apaiser légèrement les esprits : Turuuk ne voulait plus éviscérer notre visiteur, juste lui arracher la tête des épaules. Tranquille quoi.
Notre mage s'éloigna avec le négociateur "Orquesque" qui convint de revenir pour rediscuter éventuellement, à condition que ce soit avec notre compagnon seul.

Malgré nos craintes de dénonciation et le "petit" fond de colère de part et d'autre, ainsi fut fait et le lendemain, il revint du rendez-vous avec diverses informations :
  • nous irions seuls à la recherche du trésor, notre nouvel ami ayant renoncé à nous accompagner.
  • l'endroit que nous cherchions était un temple investi par un culte impie, priant pour le retour de leur seigneur maléfique qui avait apparemment pour projet d'apporter la ruine sur la Terre entière. Encore un enfant de chœur quoi.


Andaril ne nous disait pas manifestement pas tout (pourquoi le mage renonçait-il finalement à sa part du trésor, c'était un mystère), mais nous avions désormais tous les éléments, la carte comprise, pour mettre la main sur le magot et lorsque nous nous couchâmes nous mîmes au point un intéressant cri de guerre pour le lendemain qui promettait d'être mouvementé !

Mas(k)(que) ! Ils sont là, ils sont prêts ils sauveront le monde (tin tin tin tin)

(à compléter par le mage :) )

Les Orques, ces êtres festifs et courtois.



Faudra quand même qu'on m'explique le concept "d'hospitalité orque" !

Mais je vais un peu vite en besogne.
Revenons rapidement en arrière, nous en étions resté à ces pauvres types qui nous suivaient et que nous avons pris au dépourvu, ne parvenant toutefois à n'en capturer qu'un.
L'homme se montra toutefois bavard et nous indiqua que le détenteur du Crâne possédait une demeure dans un vallon situé à quelques lieues d'ici.
Un problème se posait toutefois : le temps commençait à se faire court pour notre ami mage (de son nom "Andaril" il me semble) et son teint ressemblait désormais à de l'urine de phacochère diabétique, ce qui n'est en général pas très bon signe.

Nous décidâmes d'un commun accord de nous procurer des chevaux pour raccourcir les délais, ce qui fut relativement aisé… mais onéreux, surtout pour Turuuk le Barbare et moi, vu nos gabarits. En effet nous craignions que des montures classiques ne peinent sous notre poids et optâmes donc pour de lourds destriers, qui pourraient de plus fournir des quantités de viande un peu plus substantielles en cas de pépin.

Une fois montés, nous pouvions désormais nous lancer à la recherche de l'habitation en question.

Quelques heures furent nécessaires pour retrouver le vallon, mais une fois ce dernier identifié la maison dont on nous avait parlé était immanquable : une large baraque sur deux étages ceinte par un haut mur de pierre, qui avait de plus le bon goût d'être la seule des environs.

Nous laissâmes les chevaux à distance pour approcher plus discrètement, à couvert des fourrés, et cherchâmes en vain une autre issue que le lourd portail d'entrée. Il nous fallait nous résigner, le mur de trois mètres de haut nous tenait en respect en tant que groupe -félicitations aux maçons au passage !

Cependant, cela restait jouable pour un individu seul, extrêmement agile de préférence… et ainsi fut fait : notre monte-en-l'air de service parvint à escalader la muraille, se faufiler près de la guérite d'entrée et en éliminer le garde sans un bruit.
Pas mal, je dois le reconnaître.
Il put ainsi nous ouvrir la grille métallique, nous permettant d'arriver en groupe jusqu'à la maison, apparemment sans nous faire repérer.
Un détail toutefois déclenchait mon inquiétude : tous les volets de l'étage étaient intégralement fermés.
En plein jour ? Cela me semblait trop étrange pour être anodin, et ma petite griffe me disait qu'il y avait une histoire de non-morts là-dessous, genre un vampire…
Je me félicitais de mes renvois de morts-vivants disponibles, ils risquaient fort bien de servir.


Mais avant de penser au contenu de la maison, il fallait tout d'abord pouvoir y pénétrer, et ce ne fut pas la lourde porte de bois qui nous en empêcha… par contre elle nous masqua le charmant comité d'accueil constitué de cinq hommes d'armes qui se rua sur nous, permettant notamment à Kuruuk de montrer de quoi il était capable hache en main.
C'est bien simple, il en a foutu partout !
Un pied à gauche, une tête à droite… J'espère que je trouverai une bonne lessive pour récupérer les taches de sang qui ont éclaboussé mon tabard de-ci-delà, parce que déjà qu'avec ma bobine certains paysans font une drôle de tête en me voyant, alors si je débarque la gueule pleine de sang je sens comme une recrudescence annoncée des dépressions nerveuses dans la région…

En tout cas bien les gardes étaient bien le seul élément notable du rez-de-chaussée, par ailleurs complètement dénué d'intérêt.
Toutefois, je me préparai pour l'étage probablement grouillant d'une horde de vampires sanguinaires que j'allais renvoyer ad patres…

Eh bah non. Pas âme qui vive à l'étage, pas d'âme morte non plus par ailleurs. Les volets étaient semblent-ils fermés comme… quand on part de chez soi pendant un certain temps, en fait.
Mais non, je ne me suis pas senti bête (hum, cette expression peut prêter à confusion dans mon cas) du tout du tout !

Bon, au moins nous avions trouvé quelques ouvrages dignes d'intérêt dans une bibliothèque…

Restait le sous-sol où, pour tuer tout suspense, nous ne rencontrâmes pas non plus de goule, ni zombie, ni même de mort-tout-à-fait-mort !
D'ailleurs il ressemblait fort à une cave tout ce qu'il y a de plus ordinaire (c'est-à-dire rempli de pinard, plutôt de bonne qualité d'après les collègues… je ne saurais juger, mon régime alimentaire habituel comportant peu de produits venant de la terre, fûssent-ils transformés… on est plutôt du genre carnivores dans la famille ! Ceci dit, un bon verre de lait… hum, je m'égare) jusqu'à ce que notre pickpocket ne détecte un passage secret, qui plus est piégé.
Ledit passage nous mena jusqu'à une seconde pièce souterraine qui, elle, contenait… un certain Crâne !

Twingo, comme on dit à Boueville !!

Comme je l'imaginais, il puait le mal à dix lieues, mais je ne pouvais le réduire en miette à grands coups de hache sous peine de compromettre la vie d'Andaril, aussi m'abstins-je. Devant son teint, proche désormais d'une huile d'olives extra vierge frelatée, nous nous dépêchâmes de quitter les lieux pour ramener la relique à notre charmant commanditaire, qu'un seul d'entre nous avait pour l'instant rencontré.

Et c'est là qu'on se marre. Non parce que vous et moi, déjà, si on doit demander un service, en général, on a plutôt tendance à employer un "s'il vous plaît" ou un sac d'or pour avoir gain de cause, plutôt que d'empoisonner (et donc compliquer la tâche) du gars censé nous aider non ?
Eh bien, sachez que ces méthodes, hum, comment dirais-je, "exotiques", se retrouvent également lorsque la mission est réussie.

Ben oui, nous, normal, on retrouve un objet magique super important pour un gars, alors, un peu naïvement je vous l'accorde, on s'attend à un peu de pognon, ou au pire à un vague "merci"… en tout cas ça me semble pas déconnant sur le principe.

Eh bah non. Vlà-t'y-pas qu'on nous encercle comme si on venait d'entrer dans un temple de Heaum avec un tatouage anarchiste, qu'on nous pique nos armes, nous prend la tête en nous prenant le Crâne (quel jeu de mot mes amis, Mumbasa lui-même doit en frémir des moustaches !) et nous laisse finalement repartir vivant (mais toujours sans arme) après négociations, comme si on nous faisait une faveur… Parce que, je cite "le mage devait revenir seul".

Non mais ça va aller ouais ! Z'ont ptet l'impression d'être le summum du cool, les Orques, mais ça fait surtout le mariole en hyper supériorité numérique ouais ! J'ai beau être du genre calme, j'avais une méchante envie de te me les satelliser à grands coups de pieds au cul, et en sortant les griffes pour les petites féfesses du shaman s'il vous plaît !


Victorieux mais partiellement désarmée, notre petite troupe regagna Grand-BoueVille, avec pour unique projet temporaire de dire tout le mal que nous pensions de la race orque, et de racheter haches et autres épées en espérant avoir tantôt l'occasion de leur caresser les gencives avec...

mardi 7 janvier 2014

De nouveaux compagnons...

Ma mère dit toujours que la vie est une éternelle surprise, à laquelle on est plus ou moins bien préparé.
Ces paroles pleines d'une sagesse toute parentale se sont encore vérifiées ce matin, alors que j'étais tranquillement en train de siroter mon verre de lait dans quelque modeste auberge d'une non moins modeste bourgade dont le nom m'échappe.
Appelons-la Boueville, mais je vous jure qu'il n'y a là nulle moquerie : ce qui m'a marqué d'elle est avant tout sa rue principale pleine de gadoue, qu'il est littéralement impossible de traverser sans se crotter les chausses jusqu'aux genoux.
C'est donc en un matin pas si différent des autres (temps humide, mines maussades et blasées des adultes, airs émerveillés des gamins devant un Lion de deux mètres de haut tout en habit) que mon voyage, passé dans une relative quiétude durant les six mois précédents, connut un tournant avec l'irruption de ce curieux petit personnage dans l'auberge.
A son accoutrement efféminé, il s'agissait d'un mage.
A son visage jaunâtre, il était mal en point. Non qu'il ne fût jaune d'habitude, ceci dit : je commence à avoir vu passer suffisamment d'ethnies des plus diverses et étranges pour reconnaître un elfe doré quand j'en vois un. Cependant, ce jaune-là était manifestement signe d'un problème de santé, impression renforcée par la détresse de ses traits.
Voire complètement confirmée par l'appel qu'il lança à la cantonade.
"Amis", débuta-t-il, "je requiers votre assistance pour un problème qui est une question de vie ou de mort pour moi."
Au contraire des autres, je l'écoutais déjà attentivement lorsqu'il ajouta "Je peux payer.", parvenant ainsi à captiver instantanément l'auditoire, comme s'il racontait la bataille épique entre Mumbasa-aux-Deux-Pattes et Firys, le Dieu Hyène.

Le Père Lion nous enjoint d'aider ceux qui sont dans la détresse dans la mesure de nos possibilités, sans chercher à obtenir quoi que ce soit en retour, et c'est en suivant ce précepte que j'allai le voir, le visage mal dissimulé par une lourde capuche qui ne pouvait tout à fait dissimuler mes traits.
"Quel est donc votre problème, ami ?", lui dis-je en m'approchant.

Il me raconta donc son étrange histoire : il faisait route vers la capitale locale en compagnie d'une troupe lorsqu'ils furent attaqués par une escouade d'orques.
Ses compagnons furent massacrés mais lui eut la vie sauve en échange d'un "service" aux conditions très particulières : il devait retrouver le Crâne de Gruumsh, relique maléfique dérobée à la tribu quelques lunes plus tôt. Et pour s'assurer de la diligence de l'elfe, le shaman l'empoisonna volontairement d'une substance qui mettrait trois jours à le tuer.
Avant ce délai, il devrait donc être de retour avec le crâne pour recevoir l'antidote.

Je lui offris mon aide, doutant toutefois que mes compétences thaumaturgiques fussent suffisantes pour arrêter la progression d'un mal que je devinais complexe et puissant. Mais si je ne pouvais le guérir, je pouvais peut-être l'aider dans sa quête et, s'il mourait trop tôt, tenter de me débarrasser de la relique.
Commençant à connaître les orques, mon instinct me disait que ce n'était pas une babiole pour les enfants de cœur. Combattre le mal, c'est souvent faire le bien.

"Je peux vous aider également, si vous y mettez le prix."

Fait rare, la voix rocailleuse qui venait de prononcer ces mots semblait venir de plus haut que mes propres oreilles… Je me retournai pour découvrir… en parlant d'Orques, c'en était un ! Mais celui-ci était toutefois très différent de ceux que j'avais rencontrés jusqu'alors : il me dépassait d'une bonne tête et semblait si massif que je paraissais presque freluquet (presque !) en comparaison.

Sa stature et l'immense double hache dans son dos fleuraient bon le poète en puissance, mais au moins ses motivations étaient claires : l'argent. Il était suffisamment appâté par le gain pour admettre de travailler pour un elfe, ce qui n'était pas peu dire.
Malgré une autre annonce à voix haute, personne d'autre ne semblait vouloir joindre nos rangs ; c'est donc à trois que nous empruntâmes le chemin vers la capitale Grand-BoueVille, certains indices laissant penser que le voleur du crâne pourrait s'y trouver.

Nous n'allâmes toutefois pas bien loin : cela faisait à peine que quelques kilomètres depuis le départ de l'auberge lorsque l'Orque (ou plutôt l'Orogue) nous signala que nous étions suivis… un peu tardivement puisque le petit personnage qui se tenait près de nous jouait à jongler avec la bourse du mage !
L'elfe lunaire qui nous toisait nous avait pisté discrètement puis dérobé afin de nous montrer ses talents, réels à n'en pas douter, même si pour ma part je le trouvais bien petit. Sa vénalité, toutefois, n'avait manifestement rien à envier à celle du barbare qui nous accompagnait !
L'altruisme prôné par Mumbasa avait bien du chemin à faire vers le cœur des êtres intelligents…

C'est donc désormais quatre que nous poursuivîmes notre chemin vers Grand-BoueVille, sans plus de perturbations.

Grand-BoueVille était… comment dire. Voyons, si je l'ai surnommée ainsi, gageons que ce n'est pas pour son ambiance florale, ni la netteté de découpe de ses routes pavées.
Et toujours cette pluie incessante… J'avais connu plus de pluie lors du dernier mois que lors de mes seize premières années, et commençai à oublier la douce chaleur des rayons solaires…
Nos indices nous menèrent jusqu'à une auberge où notre homme était censé vivre. Il était même encore  sur le registre, d'après la tenancière édentée ! Peut-être allions-nous être chanceux et tomber sur le crâne illico ?
Nos espoirs furent bien vite balayés par le poids semblant barrer la porte de sa chambre ; ça ressemblait fortement au blocage que pourrait procurer un cadavre… Ce qui nous fut confirmé après que nous eûmes défoncé la porte : la pièce était parfaitement vide de toute activité quelconque, excepté un homme ouvert en deux comme une babane trop mûre qui s'avéra être celui que nous cherchions…
Interrogée, l'aubergiste nous révéla que notre homme avait reçu la visite d'un commerçant avec qui il était manifestement en affaire et qui l'avait ouvertement menacé…

C'était désormais la seule piste dont nous disposions et nous partîmes à la recherche d'informations sur cet homme, dans ces ruelles sombres et boueuses (je vous avais déjà parlé de la boue, je crois ?).
Notre elfe pâlot détecta que nous étions de nouveau suivis (quelle manie !) et nous décidâmes de tendre une embuscade à nos poursuivants, au détour d'une vieille bâtisse au toit de chaume.
Nous découvrîmes deux hommes visiblement très surpris de se faire tomber dessus… L'un d'eux fut même complètement tétanisé lorsque l'Orogue lui intima de ne plus bouger !
J'eus moins de succès lorsque je tentai d'attraper l'autre : ce dernier parvint à me glisser entre les pattes et s'enfuir comme s'il avait le dieu Hyène aux trousses.


Nous avions toutefois au moins une personne à interroger, afin de tenter de remporter cette course contre le poison…

Fiche de personnage : Cendre de Naroth















Nom : Cendre 
Race : Féral 
Sexe : Masculin 
Classe : Prêtre 
Alignement : Neutre Bon 
Divinité : Mumbasa 
Origine : Naroth, Terres du Sud 
Taille : 2,00 m Poids : 118 kgs 

Biographie : Cendre est né et a grandi dans la cité-forteresse de Naroth, capitale des Terres du Sud et l'une des rares villes des savanes à mériter cette appellation. 

Dès sa naissance, Cendre fut considéré comme un être à part à cause de sa fourrure, à l'époque d'un blanc immaculé. Comme tout individu de race Férale, il reçut alors un nom provisoire qui ne devait subsister que jusqu'au Tal'Hara, cérémonie rituelle marquant symboliquement le passage à l'âge adulte. Il fut ainsi prénommé Neige, de par son pelage et la connotation mystique de ce terme qui, si loin dans le Sud, détermine un climat quasi mythique dont on parle parfois mais qui n'a jamais été constaté que par de lointains voyageurs pleins d'imagination… 

Si sa mère et Symeon, le prêtre de son quartier voyaient en son albinisme une marque divine, les autres enfants se méfiaient de sa différence et le mettaient volontiers à l'écart, quand ils ne le brutalisaient pas. C'est donc tout naturellement qu'il chercha plutôt la compagnie des adultes, passant le plus clair de son temps au temple de Mumbasa où officiait Symeon, l'aidant dans ses tâches quotidiennes et passant parfois des journées entières sans parler. L'endroit l'apaisait, dès son plus jeune âge... Et même si sa mère ne le croyait qu'à moitié, il était persuadé d'y entendre de douces voix qui lui prodiguaient conseils et encouragements. 
De fait, il avait de moins en moins de camarades de son âge, ces derniers devenaient de plus en plus "remuants" à mesure que leur adolescence se rapprochait. Neige, lui, grandissait vite physiquement, mais ne semblait jamais devoir se départir de ce flegme qui le caractérisait. 

Lorsque ses seize ans et le moment de son Tal'Hara arrivèrent, il était déjà plus grand et massif que la plupart des Féraux. Mais ce qui marquait le plus ses interlocuteurs était, comme scintillant dans sa fourrure désormais blanc-gris, ses yeux d'un bleu acier qui vous fixaient avec douceur et bienveillance. 
Lors de la cérémonie, il reçut comme un appel : les voix qui depuis toujours le berçaient se présentèrent sous le nom de Mumbasa lui-même, divinité tutélaire des Léonides et "père" légendaire de ce qui n'avait été autrefois qu'une simple tribu. Mumbasa le Solaire, le Guerrier, le Chasseur. Mumbasa aux Deux Pattes qui, le premier, s'était dressé sur ses pattes antérieures pour marcher, offrant aux siens un nouvel avenir. Ce qu'il demanda au jeune Féral était sans équivoque : il lui confiait la tâche de répandre Sa parole dans des contrées ravagées par la guerre et où Son nom n'était pas même connu, et lui donna lui-même le nom de Cendre car, dit-il "La cendre est ce qui, après la destruction et les flammes, peut fertiliser la terre et permettre à la vie de croître à nouveau". Cendre fit part de sa révélation à Symeon qui ne sembla pas surpris outre mesure et confirma son nouveau nom de baptême car après tout, qui était-il pour s'opposer à la volonté divine ? Il entreprit également de le former aux voies divines, ce qui fut facilité par les prédispositions du nouveau disciple et tout le temps qu'il avait déjà passé au sein du culte, dont il était déjà d'une certaine manière membre à part entière. 

Son initiation terminée, Cendre quitta - sous les larmes des siens - pour la première fois de sa vie Naroth pour des contrées qui relevaient pour lui du conte, le cœur serein et rempli de son éternelle force tranquille.

vendredi 2 septembre 2011

Joyeux bordel pour petite merdeuse

Il y a eu du mouvement autour du nouveau prince, des changements visibles et d'autres plus subtils, je parviens jusque là à ne pas en faire les frais. Quand un jour le couperet tombe avec l'annonce de ma convocation je ne sais trop à quoi m'attendre mais soit, un "nous verrons bien" fût la dose maximale de stress que j'avais à y accorder. C'était en fait pour me confier une mission de renseignement, une délégation qui ne m'était pas inconnue était partie protéger une certaine Clotilde contre renseignements. Le prince particulièrement impatient de ne déjà voir personne revenir souhaitait m'envoyer pour rendre compte de comment ce débrouille sa petite escouade...

"Votre Seigneurie,

Ici vos délégués ont maille à partir avec une Clotilde particulièrement réticente à cerner le bon sens sur des questions de sécurité quand bien même elle sollicite vos services pour l'assurer.

Mais pour l'instant et malgré les complications permanentes qu'elle impose, celle-ci est toujours des notres. Je ne vous cache pas que le danger est présent, nous subissons des assauts ciblés chaque jour et ne disposons pas de tous les moyens pour les contrer. Je me propose de rester aux fins de prêter main forte à votre délégation et également de vous rendre compte de l'avancée de la mission qui doit encore durer de (trop ?) nombreux jours.

Si les renseignements qu'elle détient vous sont précieux il est probable qu'une lettre où votre sceau serait apposé saurait lui faire entendre raison quant à nous laisser organiser sa sécurité comme il se doit eu égard à l'urgence de la situation.

Chaque nuit nous manquons de retrouver sa tête au bout d'une pique sans qu'elle semble en prendre la pleine mesure et j'avoue que l'ironie en serait divertissante si vous n'attendiez après les informations qu'elle vous a promis."

"Portez cela au plus vite au Seigneur Milo..."