lundi 13 janvier 2014

Les Orques, ces êtres festifs et courtois.



Faudra quand même qu'on m'explique le concept "d'hospitalité orque" !

Mais je vais un peu vite en besogne.
Revenons rapidement en arrière, nous en étions resté à ces pauvres types qui nous suivaient et que nous avons pris au dépourvu, ne parvenant toutefois à n'en capturer qu'un.
L'homme se montra toutefois bavard et nous indiqua que le détenteur du Crâne possédait une demeure dans un vallon situé à quelques lieues d'ici.
Un problème se posait toutefois : le temps commençait à se faire court pour notre ami mage (de son nom "Andaril" il me semble) et son teint ressemblait désormais à de l'urine de phacochère diabétique, ce qui n'est en général pas très bon signe.

Nous décidâmes d'un commun accord de nous procurer des chevaux pour raccourcir les délais, ce qui fut relativement aisé… mais onéreux, surtout pour Turuuk le Barbare et moi, vu nos gabarits. En effet nous craignions que des montures classiques ne peinent sous notre poids et optâmes donc pour de lourds destriers, qui pourraient de plus fournir des quantités de viande un peu plus substantielles en cas de pépin.

Une fois montés, nous pouvions désormais nous lancer à la recherche de l'habitation en question.

Quelques heures furent nécessaires pour retrouver le vallon, mais une fois ce dernier identifié la maison dont on nous avait parlé était immanquable : une large baraque sur deux étages ceinte par un haut mur de pierre, qui avait de plus le bon goût d'être la seule des environs.

Nous laissâmes les chevaux à distance pour approcher plus discrètement, à couvert des fourrés, et cherchâmes en vain une autre issue que le lourd portail d'entrée. Il nous fallait nous résigner, le mur de trois mètres de haut nous tenait en respect en tant que groupe -félicitations aux maçons au passage !

Cependant, cela restait jouable pour un individu seul, extrêmement agile de préférence… et ainsi fut fait : notre monte-en-l'air de service parvint à escalader la muraille, se faufiler près de la guérite d'entrée et en éliminer le garde sans un bruit.
Pas mal, je dois le reconnaître.
Il put ainsi nous ouvrir la grille métallique, nous permettant d'arriver en groupe jusqu'à la maison, apparemment sans nous faire repérer.
Un détail toutefois déclenchait mon inquiétude : tous les volets de l'étage étaient intégralement fermés.
En plein jour ? Cela me semblait trop étrange pour être anodin, et ma petite griffe me disait qu'il y avait une histoire de non-morts là-dessous, genre un vampire…
Je me félicitais de mes renvois de morts-vivants disponibles, ils risquaient fort bien de servir.


Mais avant de penser au contenu de la maison, il fallait tout d'abord pouvoir y pénétrer, et ce ne fut pas la lourde porte de bois qui nous en empêcha… par contre elle nous masqua le charmant comité d'accueil constitué de cinq hommes d'armes qui se rua sur nous, permettant notamment à Kuruuk de montrer de quoi il était capable hache en main.
C'est bien simple, il en a foutu partout !
Un pied à gauche, une tête à droite… J'espère que je trouverai une bonne lessive pour récupérer les taches de sang qui ont éclaboussé mon tabard de-ci-delà, parce que déjà qu'avec ma bobine certains paysans font une drôle de tête en me voyant, alors si je débarque la gueule pleine de sang je sens comme une recrudescence annoncée des dépressions nerveuses dans la région…

En tout cas bien les gardes étaient bien le seul élément notable du rez-de-chaussée, par ailleurs complètement dénué d'intérêt.
Toutefois, je me préparai pour l'étage probablement grouillant d'une horde de vampires sanguinaires que j'allais renvoyer ad patres…

Eh bah non. Pas âme qui vive à l'étage, pas d'âme morte non plus par ailleurs. Les volets étaient semblent-ils fermés comme… quand on part de chez soi pendant un certain temps, en fait.
Mais non, je ne me suis pas senti bête (hum, cette expression peut prêter à confusion dans mon cas) du tout du tout !

Bon, au moins nous avions trouvé quelques ouvrages dignes d'intérêt dans une bibliothèque…

Restait le sous-sol où, pour tuer tout suspense, nous ne rencontrâmes pas non plus de goule, ni zombie, ni même de mort-tout-à-fait-mort !
D'ailleurs il ressemblait fort à une cave tout ce qu'il y a de plus ordinaire (c'est-à-dire rempli de pinard, plutôt de bonne qualité d'après les collègues… je ne saurais juger, mon régime alimentaire habituel comportant peu de produits venant de la terre, fûssent-ils transformés… on est plutôt du genre carnivores dans la famille ! Ceci dit, un bon verre de lait… hum, je m'égare) jusqu'à ce que notre pickpocket ne détecte un passage secret, qui plus est piégé.
Ledit passage nous mena jusqu'à une seconde pièce souterraine qui, elle, contenait… un certain Crâne !

Twingo, comme on dit à Boueville !!

Comme je l'imaginais, il puait le mal à dix lieues, mais je ne pouvais le réduire en miette à grands coups de hache sous peine de compromettre la vie d'Andaril, aussi m'abstins-je. Devant son teint, proche désormais d'une huile d'olives extra vierge frelatée, nous nous dépêchâmes de quitter les lieux pour ramener la relique à notre charmant commanditaire, qu'un seul d'entre nous avait pour l'instant rencontré.

Et c'est là qu'on se marre. Non parce que vous et moi, déjà, si on doit demander un service, en général, on a plutôt tendance à employer un "s'il vous plaît" ou un sac d'or pour avoir gain de cause, plutôt que d'empoisonner (et donc compliquer la tâche) du gars censé nous aider non ?
Eh bien, sachez que ces méthodes, hum, comment dirais-je, "exotiques", se retrouvent également lorsque la mission est réussie.

Ben oui, nous, normal, on retrouve un objet magique super important pour un gars, alors, un peu naïvement je vous l'accorde, on s'attend à un peu de pognon, ou au pire à un vague "merci"… en tout cas ça me semble pas déconnant sur le principe.

Eh bah non. Vlà-t'y-pas qu'on nous encercle comme si on venait d'entrer dans un temple de Heaum avec un tatouage anarchiste, qu'on nous pique nos armes, nous prend la tête en nous prenant le Crâne (quel jeu de mot mes amis, Mumbasa lui-même doit en frémir des moustaches !) et nous laisse finalement repartir vivant (mais toujours sans arme) après négociations, comme si on nous faisait une faveur… Parce que, je cite "le mage devait revenir seul".

Non mais ça va aller ouais ! Z'ont ptet l'impression d'être le summum du cool, les Orques, mais ça fait surtout le mariole en hyper supériorité numérique ouais ! J'ai beau être du genre calme, j'avais une méchante envie de te me les satelliser à grands coups de pieds au cul, et en sortant les griffes pour les petites féfesses du shaman s'il vous plaît !


Victorieux mais partiellement désarmée, notre petite troupe regagna Grand-BoueVille, avec pour unique projet temporaire de dire tout le mal que nous pensions de la race orque, et de racheter haches et autres épées en espérant avoir tantôt l'occasion de leur caresser les gencives avec...

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