"Bon Cendre,
faut qu'on t'explique : apparemment tu as fait une intoxication alimentaire -
sans doute du lait de chèvre avarié - ou un truc du genre…
Résultat on t'a gavé
de potions qui t'ont gazé pendant quelques temps, et on t'a traîné alors que
t'étais dans le coaltar…"
Ah tiens, c'était
donc ça.
Parce qu'aux
dernières nouvelles, j'étais dans une auberge en train de maugréer quelques
sombres remarques envers la race Orque, souhaitant notamment à certains de ses
membres d'avoir une progéniture ressemblant à des elfes, en moins viril, si
c'était chose possible.
Et là je me
retrouvais, ma nouvelle hache à la main, dans une maison de Grand-Boueville qui
ne me rappelait rien située au bord d'une falaise, en compagnie de Turuuk et
d'un Semi-Homme inconnu… Et l'ambiance ne semblait pas à un concours de la plus
jolie moustache (de toute façon, j'aurais gagné, c'était évident) mais bien à la
baston, même si j'ignorais bien pourquoi.
Mon pote des
cavernes me briefa rapidement : nous devions défendre le nabot et une certaine
clé qu'il avait placée dans un coffre de la pièce des assauts de… euh, de
quelqu'un qui la voulait, probablement.
Nos amis elfes,
quant à eux, étaient partis tenter de subtiliser un masque constituant un
élément d'un puzzle qui, avec la clé et une carte, devaient permettre
de mettre la main sur un trésor. Ils nous auraient bien emmenés avec eux mais
ils avaient dû se déguiser en membre d'un culte nébuleux et doutaient (à juste
titre sans doute) de la capacité de l'Orogue et de moi-même à passer inaperçus…
Bref, si ça
chauffait ici, il n'y avait que Turuuk et moi.
Ce qui ne tarda
d'ailleurs pas à arriver ; cela commença par des bruits à l'étage, dont nous
avions verrouillé l'accès ainsi que celui de la porte d'entrée en les bloquant
avec diverses pièces de mobilier.
Les deux portes
volèrent en éclat à quelques secondes d'intervalle, déversant des Humains qui
n'étaient manifestement pas là pour nous vendre des tickets de tombolas.
D'ailleurs, ils
auraient été bien nombreux pour cela… Qu'à cela ne tienne, si nombre il y
avait, il s'agissait de le réduire. Pif, un petit coup de hache bien placé vers
un des assaillants qui passait la porte défoncée, un de moins. Une violente
douleur me déchira le flanc, et j'en découvrais un autre qui était parvenu à se
faufiler derrière moi, probablement à l'aide d'une potion d'Invisibilité.
Paf, je lui enfonçai ma
lame dans la margoulette histoire de lui manifester dans un langage universel
mon désaccord. Y'a pas à dire, les langues c'est une chose, mais la châtaigne,
tout le monde comprend !
Tournant la tête,
j'aperçus Turuuk entouré de quatre assaillants et qui, chose curieuse… était
assis, l'air hébété. Mais je n'eus pas le loisir de lui expliquer que le moment
était mal choisi car déjà mon inattention me valait une nouvelle blessure… ce qui
eut pour effet principal de m'agacer prodigieusement.
Il faut dire que les
gens de ma race sont un peu comme ça : quand on nous taquine un peu trop
(comprendre : quand on nous blesse physiquement), on a tendance à voir rouge et
à cogner encore plus fort (et cela active également une faculté de régénération
légère, ce qui s'avère plutôt pratique).
Pouf, le premier
bénéficiaire fut mon dernier adversaire direct à qui, tel un Maxwell Qualité
Filtre de la mandale, un seul coup suffit également.
Me retournant, je
vis un prêtre qui venait d'essayer de nous endormir Turuuk et moi, réussissant
auprès de mon compagnon. C'était donc lui le lanceur des sorts précédents ! En ce qui me concerne, c'est moi qui l'envoyai vers un
sommeil… définitif.
Mon comparse Orogue
s'étant déjà débarrassé d'un guerrier entre deux sittings/dodos, il ne restait
plus que trois hommes de main dont nous nous débarrassâmes relativement
aisément (on peut comprendre que le décès prématuré de leurs comparses ait eu
tendance à leur miner le moral).
Résultat des
courses, la pièce était sans dessus-dessous mais ça faisait un joli 8-0 pour
notre duo, véritable score de baby-foot.
Peu de temps après
nos amis Elfes revinrent (pas plus choqués que cela par les huit cadavres que
nous nous apprêtions à balancer par-dessus la falaise), leur part de mission
remplie également : nous disposions désormais de deux des trois éléments pour
partir vers le trésor !
Ca commençait à
sentir bon !
Le lendemain, alors
que nous étions en train de panser nos blessures, on tenta de toquer à la porte
mais celle-ci ayant été quasiment désintégrée…
Un mage se tenait
dans l'embrasure, manifestement escorté de mercenaires semblant un peu plus
coriaces que nos agresseurs de la veille.
Aussi étrange que
cela pouvait paraître, il était au courant de nos "possessions" et
souhaitait faire équipe avec nous, déclarant posséder la carte qui nous
manquait… Et pour cela il ne demandait "que" 50% du trésor.
Ah quand même ! Nous
tentâmes plusieurs négociations qui ne furent pas sans rappeler une scène des Bronzés, tout d'abord à 80/20 (après tout, il n'avait pas besoin d'escorte…),
puis à deux tiers-un tiers, puis 60/40…
Non seulement il ne
céda pas, mais ce charmant personnage menaça de nous dénoncer à la milice si
nous n'acceptions pas ses conditions…
L'énergumène avait
sans doute un peu de sang orque dans les veines, moi je dis ça je dis rien.
Par contre, le
nôtre, d'Orque (ou assimilé) sembla peu goûter ces menaces (comprendre par là
"il avait méchamment envie de lui défoncer sa race") le menaçant à
son tour, même notre Roublard semblait prêt à dégainer…
L'ambiance, déjà
électrique, dégénéra au moment précis où Andaril lança un sort de Sommeil qui,
s'il ne fonctionna pas sur les intéressés, parvint à apaiser légèrement les esprits : Turuuk ne
voulait plus éviscérer notre visiteur, juste lui arracher la tête des épaules.
Tranquille quoi.
Notre mage s'éloigna
avec le négociateur "Orquesque" qui convint de revenir pour
rediscuter éventuellement, à condition que ce soit avec notre compagnon seul.
Malgré nos
craintes de dénonciation et le "petit" fond de colère de part et
d'autre, ainsi fut fait et le lendemain, il revint du rendez-vous avec diverses informations :
- nous irions seuls à la recherche du trésor, notre nouvel ami ayant renoncé à nous accompagner.
- l'endroit que nous cherchions était un temple investi par un culte impie, priant pour le retour de leur seigneur maléfique qui avait apparemment pour projet d'apporter la ruine sur la Terre entière. Encore un enfant de chœur quoi.
Andaril ne nous
disait pas manifestement pas tout (pourquoi le mage renonçait-il finalement à
sa part du trésor, c'était un mystère), mais nous avions désormais tous les
éléments, la carte comprise, pour mettre la main sur le magot et lorsque nous
nous couchâmes nous mîmes au point un intéressant cri de guerre pour le
lendemain qui promettait d'être mouvementé !
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