mardi 20 avril 2010

L'esprit surpasse le glaive.


- Deren -

Bastirak avait semble-t-il peu envie de nous revoir. En effet, lorsque nous voulûmes retourner dans son fief pour lui manifester notre "sympathie", nous nous aperçûmes qu'un sort bloquait les téléportations vers son château!
Le vieux fou des glaces ne perdait rien pour attendre; mais de notre côté, ce n'était pas l'inaction qui nous guettait.

Après délibération nous décidâmes de nous intéresser au fameux "mal du désert" qui empêchait les légions Phénix des Terres Topazes de marcher vers Jehannum.

La téléportation dans la capitale de ce royaume fut un choc : de mémoire de drow (et ça fait quand même 121 ans...) je n'avais jamais vu une telle opulence, un tel goût pour le brillant, l'éclatant.
Les bâtiments rivalisaient de magnificence, les rues elles-mêmes étaient pavées d'or. Autre élément marquant : l'utilisation de la magie était extrêmement répandu dans le quotidien, chaque lanceur de sorts oeuvrant pour faciliter la vie de la communauté, en échange de la gratuité des services courants et des échoppes.
Ce type de fonctionnement était vraiment difficilement concevable pour moi, culturellement parlant. Il fallait dire que le culte du soleil était peu répandu chez les miens...
Du reste, je ne goûtais guère cette débauche d'or, de marbre, excepté pour la valeur marchande que je pourrais en retirer.

Nous fûmes conduits devant le Roi Soleil, dont le nom (un tantinet ridicule quand même) était justifié rien que par l'aveuglement s'ensuivant du moindre reflet sur son armure.
Autant pour ma part je n'étais pas à mon aise, autant Edwin semblait comme chez lui; la manière dont il claquait ostentatoirement des ailes le prouvait.
Le Roi nous fit la grâce d'une audience, et nous fit part des maigres informations dont il disposait : il savait juste que plusieurs oasis avaient été ravagées, et qu'il n'y avait pour l'heure aucun survivant pour en identifier la cause.
Du reste, une espèce d'île flottante avait été aperçue aux alentours. Tiens donc, ça me rappelait quelque chose...

Il nous fit également don de splendides chevaux célestes, des Tetzilins, pour progresser dans le désert.
Sûr, ça en jetait plus que la vieille carne du coin.

Nous nous mîmes en route vers le campement de l'armée du Phénix, quinze mille guerriers fanatiques rêvant d'en découdre avec mes congénères.
Nous fîmes halte au poste de commandement, le temps de recueillir des informations supplémentaires et de bénéficier des talents de cuisinier de la prêtresse, qui avait rarement été aussi inspirée.

En effet ses lasagnes al'forno avec le petit Chianti qui l'accompagnait, en plus de nous rassasier, eurent l'effet de nous immuniser contre les poisons, ce qui allait s'avérer plus qu'appréciable.

Nous passâmes en revue quelques oasis dévastées, sans trouver d'autre indice probant que les traces d'une chaleur considérable. Nous croisâmes un groupe d'individus à l'air suspect, qui nous donna des précisions sur les ravages ayant eu lieu, et sur la géographie locale. Le mont du Dévoreur, le plateaux des Crânes, l'oasis aux serpents... On sentait que les gens du coin étaient de gros déconneurs, soucieux de véhiculer une image positive de leur trou à rat. L'office du tourisme local devait crouler sous les demandes! Malgré leurs efforts, nos interlocuteurs ne pouvaient m'abuser : je savais reconnaître des ordures lorsque j'en voyais (on se demande bien pourquoi) et je ne tardais pas à les identifier comme des pillards, bien qu'ils tentassent de prendre une identité plus respectable.
Le paladin ne put s'empêcher de les sermonner, le boulet...

En les quittant j'essayai de déterminer s'ils nous suivraient, tels des vautours attendant un faux-pas de notre part. Et même si je n'en avais aucune preuve, j'en étais persuadé.

Nous parvînmes jusqu'au Plateau des Crânes. Nous en gravissions le sentier lorsque nous fûmes attaqués par les six plus gros scorpions que j'aie jamais vus. Pour me permettre de les admirer de plus près, trois d'entre eux s'en prirent à moi, tandis que notre ami l'elfe nous montra en s'envolant qu'il pouvait s'extirper du danger encore plus vite que moi (je ne croyais pas qu'une telle chose fût possible!)
Malgré ma peau de pierre immédiatement invoquée, je sentis leurs dards pénétrer mes chairs et je remerciais alors Dinafaë et son festin de m'avoir protégé du poison... Vu la taille des bestiaux, j'aurais probablement dû m'attendre à plus grave qu'une crise d'urticaire!

Je me téléportai vite un peu plus loin, le temps de revenir à la charge un peu mieux préparé.
Pendant ce temps le paladin et le barbare se frayaient un chemin dans leur "style si particulier" : à grands coups de latte. Ces scorpions paraissaient forts, mais pas forcément très futés : cette analogie avec Regdar me fit penser qu'un sort de Terreur pourrait être efficace, et effectivement je vis juste : mes trois nouveaux animaux de compagnie s'éparpillèrent comme si Dinafaë s'était mise à chanter.
Les trois autres ne posèrent dès lors plus de problème.

En finissant de gravir le plateau, nous fûmes accueillis par un androsphinx qui, malgré mes demandes insistantes, refusa de nous proposer des énigmes (frustration).
En lieu et place il nous parla du fléau qui décimait les lieux : une espèce de créature mécanique d'origine drow avait été réalimentée pour la première fois depuis des siècles; sa tâche première étant de détruire toute végétation (originellement pour emmerder les elfes : j'aimais assez le principe), il s'était naturellement attaqué aux oasis de la région. le plateau était en outre peuplé d'esprits, pas forcément malveillants : ceux-ci étaient juste des victimes de la créature, troublées dans leur repos éternel par la réanimation de leur meutrier mécanique.
Il nous parla également de la fameuse "île flottante" confirmant nos soupçons : il s'agissait d'Astercote, le village envolé de Chillhame.

Nous rendant sur place, nous trouvâmes deux villageois montant la garde près de l'amarre de l'île volante.
Ces derniers nous racontèrent qu'un magicien maladroit avait actionné un puissant artefact, ceci ayant pour effet d'arracher le village de la terre. Ils nous apprirent également que c'était eux qui avaient raminé la créature, pensant qu'elle pourrait les aider à ramener le village à son emplacement d'origine. C'aurait été malin, si ce n'avait été aussi stupide...
Un artefact capable de soulever des masses colossales? Cela me faisait trop penser à la pierre que cherchait Revekhal Sunspite pour que ce soit une coïncidence.
Nous montâmes en volant sur l'île et ne tardâmes pas à trouver la tour du mage en question.
Nous décidâmes de confier au Dragon de Bronze récemment sauvé (appelons-le Zimbadaboum) le "remorquage" du village en des contrées plus hospitalières, nous les ferions alors atterrir pour mieux les évacuer.
Quant à la pierre nous avions deux-trois idées amusantes sur de futures utilisations possibles...

Nous restait le problème du "mal du désert".
Nous le localisâmes sans difficulté, et comprîmes aussitôt pourquoi personne n'avait réussi à l'arrêter : il semblait aussi inarrêtable qu'incandescente.
Mais plutôt que de chercher un affrontement contre une créature aussi redoutable, nous tentâmes la ruse (ce qui était déjà plus dans mes cordes). Dinafaë me suggéra (deux bonnes idées à la suite, c'est plutôt rare) d'utiliser ma jarre perpétuelle pour éteindre la fournaise qui émanait de lui. Je tentais d'ouvrir à distance la trappe qui protégeait cette dernière, sans succès. La prêtresse se faufila alors jusqu'à la créature, arrachant la grille au prix de graves brûlures (rien dont elle ne pût se guérir elle-même toutefois).
Je dirigeais ensuite la jarre par télékinésie et après un JET D'ATTAQUE A 52 (désolé c'est pas très roleplay mais fallait que je le dise ^^) je parvins à guider le flux d'eau sur les braises, le feu mourrant bientôt dans un nuage de vapeur brûlante qui détruisit le récipient magique.

Cela nous changeait de résoudre des problèmes autrement que par la force! Mais je ne m'inquiétais pas, haches et autres masses d'armes auraient encore bien d'autres occasions de servir...

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