Ethan est vraiment devenu une célébrité locale. C’est cool pour ses finances (sa banque lui a laissé un répit, c’est le moins qu’elle pouvait faire vu qu’il leur a quand même évité un casse…
Même à la fac, les choses ont changé pour lui : des gens qui ne semblaient même pas connaître son existence il y a deux jours encore l’apostrophent comme s’ils étaient ses amis d’enfance.
Entre lui et moi qui fréquente de plus en plus l’équipe de football, si ça tombe on va finir par ne plus être considérés comme les losers de service… Rien que d’y penser ça me fait bizarre.
Au rayon des étrangetés, JJ a fait fort lui aussi : il nous a révélé que les capacités qu’il avait montrées récemment venaient non pas de son équipement, mais de lui-même ! Il a dû se décider à parler lorsqu’il a su que je pouvais grimper les murs comme un cafard moi aussi.
La célébrité (toute relative) a du bon, mais pas que : Ethan a l’impression d’être surveillé depuis son « exploit ». Je n’aurais pas relevé s’il ne traînait pas avec nous… Si cela s’avérait vrai, nous serions tous en danger : j’ai moyen envie de retrouver un « Crève, sale mutant » écrit à la peinture sur la maison familiale, ou que mes parents se fassent enlever par Fatalis…
Victoire a pris les choses en main (ça m’aurait étonné…) et à demandé à JJ du matos de surveillance : caméras, micro, logiciel de gestion, PC… au pire, si ça ne fonctionne pas, on pourra toujours monter une boîte de sécurité !
Les résultats ne se font pas attendre : notre cher Ethan n’est pas parano (pas complètement, en tout cas). De ce qu’on peut voir de son parcours, préparé pour l’occasion, plusieurs personnes se relaient pour le suivre… Ce n’est donc pas un illuminé ou un fan isolé. Autre élément inquiétant : l’une des caméras a semblé déconner à un moment donné, alors qu’elle semblait en parfait état de marche…
Il nous faut en avoir le cœur net et nous décidons de tous nous mêler de cette histoire de filature.
Le lendemain, nous nous dispersons sur le parcours d’Ethan. Je suis sur la première section.
Je ne tarde pas à repérer l’un des individus identifiés et décide de le suivre, une fois qu’il a passé le relai. Mon téléphone semble en blackout complet… comme les télés du magasin d’électroménager devant lequel je passe. C’est trop gros pour être une coïncidence.
Je parcours à vitesse grand V le secteur pour délimiter un périmètre d’action du brouillage, sans succès car l’électronique se remet très vite à fonctionner, comme après une panne de secteur. Vraiment chelou. Je tente de retrouver la trace du mec qui suit Ethan mais je l’ai perdu dans la foule.
Victoire m’a confectionné un déguisement d’obèse chauve en salopette pour l’occasion. Il faut tellement chaud dedans que je rajoute involontairement une touche de crédibilité en transpirant comme un porc.
Je finis par retrouver mon homme. Le suiveur suivi semble se douter de quelque chose malgré ma prudence et finit par rentrer dans une boutique de fringues. JJ me rejoint devant.
Je lui décris l’homme en question mais constate qu’il n’est plus là… Bordel, je l’ai pourtant quasi pas quitté des yeux !
Un truc me chiffonne : ou je deviens miro, ou deux des vendeuses se ressemblent méchamment…
Bon, on est deux, elles sont deux… Plutôt qu’un plan à 4 je pense que nous sommes en nombre suffisant pour déterminer « l’imposteur » : nous avons manifestement affaire à un métamorphe… Ca va être coton tiens.
A peine sommes-nous rentrés dans le magasin que tout semble trembler. Les appareils ne fonctionnent à nouveau plus… S’ensuit un mouvement de foule vers la sortie, dont nos deux vendeuses… Soit elles sont jumelles, soit le métamorphe est bon acteur, car elles semblent toutes deux paniquées. Petit indice sur l’identité du « faux » toutefois : quand JJ s’approche de l’une d’elle, la caisse enregistreuse décide de partir en promenade, et comme de par hasard il est pile poil sur le passage et nous montre un nouveau « pouvoir » : apparemment il est très doué pour arrêter les caisses enregistreuses avec les dents…
Je ne peux prendre le risque d’une diversion cependant, et quand l’autre vendeuse sort je la suis. Elle a dû me prendre pour un gros pervers libidineux car quand je l’arrête pour essayer de lui tirer les vers du nez elle me balance un spray au poivre dans la tronche…
Au temps pour mes super réflexes. En l’occurrence, je super douille et je constate que ma résistance est inefficace contre de telles attaques ; je le saurai pour plus tard !
Lorsque je redeviens capable de garder les yeux ouverts je constate que JJ a lui aussi fait chou blanc, le métamorphe s’est fait la malle. Il me raconte comment il s’est soudainement retrouvé prisonnier d’une barre d’acier s’enroulant autour de lui, barre qui l’aurait broyé… Si elle ne lui était pas passée au travers.
Intangible, le JJ ? CA c’est un pouvoir cool.
Ce qui l’est moins c’est que quelqu’un s’intéresse à nous, plusieurs personnes même, et que nous avons été confrontés à un pouvoir de métamorphose ET de contrôle du magnétisme, donc soit il s’agissait d’un mutant polyvalent, soit ils étaient tout simplement au moins deux…
Quand Victoire et Ethan arrivent enfin, ils ne se privent pas pour se foutre de nos mésaventures. Mais le cœur n’y est pas car nous savons désormais que nous avons une organisation comprenant des mutants sur le dos… Et ses membres semblent prêt à tuer pour ne pas se faire prendre, il est donc peu probable qu’on ait affaire à des "gentils".
Le soir venu, l’ambiance est morose malgré le fait que JJ nous prouve par l’exemple qu’il est désormais champion de cache-cache.
Le flash d’info de DNTV (Denver Network TeleVision) nous change-t-il un peu les idées.
Depuis quelques jours, un personnage se faisant appeler le Vautour sème la pagaille en ville. Il s’illustre en commettant vols ou nuisances gratuites et n’hésite pas à fanfaronner devant les caméras. JJ se rappelle avoir vu une ombre énorme venant du ciel, plus tôt dans l’après-midi…
Ces forfaits resteraient plutôt anecdotiques si le « vrai » Vautour (celui de New York, le vieil ennemi de Spidey) n’avait pas vu rouge en apprenant que quelqu’un avait copié son nom… Il a donc fait passer un communiqué mettant en garde l’imposteur, ce dernier s’exposant à des représailles s’il continue à usurper son nom.
Le comique de la situation mis à part (un « vilain » qui fait du boudin parce qu’on joue le méchant avec son nom à lui), cette situation pose un double problème : d’une, nous n’avons aucune envie que le Vautour vienne semer la panique à Denver. De deux, « l’autre » Vautour a l’air d’un mec plutôt arrogant, et il voudra sans doute répliquer.
Il nous faut donc l’arrêter au plus vite, vu qu’il est peu probable que les Vengeurs ou les X-Men interviennent dans une histoire de copyright.
Avec JJ nous bidouillons dans la soirée un dispositif permettant de capter les communications de la police (comment ça, encore un cliché ?). Nous réussissons à vrai dire plus facilement que je l’aurais cru. Je me découvre un mini talent de hacker alors que d’ordinaire je me limite à cracker des connexions WIFI…
Le lendemain, et pour la première fois depuis quelques, Ethan semble plus à l’aise. Pas de sensation d’être suivi aujourd’hui… Soit ils sont plus doués, soit ils changent leur stratégie après avoir constaté les pouvoirs de JJ…
Le soir arrive donc sans incident majeur et nous décidons d’organiser une patrouille dans la ville. Les studios de DNTV me semblent un endroit particulièrement sensible et nous nous y postons en sentinelle, chacun s’étant choisi un moyen de se cacher le visage pour l’occasion ; en ce qui me concerne, j’ai pris ce que j’avais sous la main : un masque de luchador blanc, noir et or.
Mes déductions apparaissent finalement exactes. Alors que nous commencions à envisager de rentrer nous coucher, une ombre menaçante fait son entrée dans le parc jouxtant les studios…
Le faux Vautour (on va l’appeler le ‘Fautour’ pour faire plus court) descend en piqué dans une allée et s’empare d’une bagnole comme s’il s’agissait d’une boîte de Chocapic vide, avant d’entamer sa remontée.
Ni une, ni deux, l’équipe passe à l’action. Je suis le premier à intervenir en raison de ma vitesse. Je compte bien l’intercepter avant qu’il ne fasse du dégât.
Il a tout de même le temps de me voir arriver. Plaisir d’offrir, joie de recevoir, il se dit que la caisse irait bien avec mes gencives… J’avoue que je m’attendais à tout sauf à ça, et que la surprise est des plus douloureuses. Je me dégage péniblement du véhicule, un peu groggy.
Le Fautour a presque atteint le studio et je vois JJ sauter vers lui… Non, sauter n’est pas le mot juste. Je commence à suffisamment fréquenter les terrains de sport pour savoir qu’une telle impulsion n’aurait pu l’amener aussi loin. En fait, il défie littéralement les lois de la gravité…
La vache, il vole ! C’est sa journée, faut croire !
Le Fautour semble se figer un instant, visiblement mal à l’aise. Je n’avais jamais vu les effets de l’attaque psy d’Ethan, pouvoir apparemment découvert lors du braquage de la semaine dernière. Ca a l’air de faire mal. Mais ça ne l’arrête pas pour autant.
Pas plus que le cri de Victoire qui lui avait intimé de venir se battre.
C’est un duel de haut vol entre JJ et notre ennemi ailé. Ce dernier semble prendre le dessus : attrapant JJ il pique vers le sol avant de le jeter à terre. Notre ami ne maîtrise manifestement pas encore parfaitement l’intangibilité car il chute lourdement et reste étendu, KO.
Le Fautour remonte et brise une fenêtre pour faire irruption sur ce qui est probablement un plateau télé.
J’arrive pour ma part au mur que j’escalade sans problème (merci l’adhérence aux parois).
Quand j’entre dans la pièce par cette même fenêtre, je vois le Fautour qui est devant la caméra, retenant contre son gré la présentatrice vedette, Nat Pearson.
On a quelques comptes à régler mon pote.
Je passe à la vitesse supérieure et au passage je détourne la caméra, embarque un vieil écran d’ordi et lui fracasse sur la tête. Mange ça, la volaille ! Il tente de répliquer mais rate son coup, visiblement déséquilibré.
Je vois soudain apparaître au milieu de la pièce Victoire. Apparaître, c’est le mot… Grande braderie sur les pouvoirs aujourd’hui : Victoire découvre la téléportation !
Je profite de l’étourdissement de mon adversaire pour lui arracher Pearson des bras, la remettre à Victoire et lui asséner un coup de poing à pleine vitesse. Il chancèle et me rate une nouvelle fois.
Je vois Melle April prendre une grande inspiration et je connais la suite : ça va gueuler… Comme souvent avec elle, tout le monde en prend pour son grade et finit au mieux sonné.
Le Fautour quant à lui a son compte : il s’effondre sur cette attaque sonique.
Les sirènes de la police se font entendre au dehors… (La cavalerie, tout ça, bref vous connaissez la chanson), on sera bientôt encerclé…
Nat Pearson se relève. Elle ne semble pas trop choquée (elle a l’habitude de se faire enlever ma parole !) car ses réflexes professionnels reprennent le dessus et elle accourt vers Victoire et moi avec un magnétophone.
« Wow, c’est allé… vite tout ça, je suis pas sûre de tout comprendre mais… Je crois que vous m’avez sauvée ! A qui dois-je d’être en saine et sauve ? »Victoire et moi nous regardons, pris de court.
Je lâche un rapide et, avec le recul, fort peu modeste :
« Ne vous en faites pas, vous entendrez parler de nous ! », pendant que Victoire disparaît purement et simplement (je vais mettre un peu de temps à m’y faire je crois). Pour ma part la voie des… murs me semble la plus indiquée.
En ressortant je vois JJ, revenu à lui mais visiblement pas encore totalement rétabli car il tente de phaser à travers le mur du studio… mais échoue et se gaufre d’une si belle manière que je regrette l’absence des caméras !
« Flash spécial : Vous y avez assisté en direct, le Vautour de Denver vient de s’attaquer aux studios de DNTV. Notre collègue Nat Pearson a été prise en otage et n’a dû son salut qu’à l’intervention de mystérieux adolescents à l’identité inconnue ! Après la pub, un dossier complet ! DNTV, la chaîne qui vit l'actualité ! » Il va nous falloir un nom de code pour chacun, et pour l’équipe !
Après des heures passées sur un tout nouveau logiciel de relooking voici la tenue que j'aimerais porter pour mes futures "mission" :
